L'enfant et la colère: comprendre pour bien réagir

L'âge des premières colères varie d'un enfant à l'autre. 

Globalement, les premiers signes surviennent dans la 2ème année de l'enfant.

Les parents se trouvent alors complètement désemparés face à cette nouvelle facette de leur bébé si calme et si mignon.

Si les colères sont difficiles à accepter pour nous adultes, sachez qu'elles sont utiles aux enfants.

Souvent, les pleurs permettent à l'enfant de se soulager du stress, d'une situation traumatisante qu'il aurait vécu pendant la journée. Ils se servent des larmes pour résoudre les événements traumatisants et pour relâcher les tensions accumulées.

Il y a également des avantages aux pleurs.

Si si, j'vous jure!

Ils favoriseraient l'équilibre physique et émotionnel des enfants, ils pourraient également améliorer la durée d'attention et la capacité d'apprentissage. Enfin, ils aideraient également à résoudre les soucis de sommeil.

Sachez que l'on distingue 2 types de stress: le stress physique (blessure physique) et le stress émotionnel (dispute, problèmes en tout genre).

Le stress c'est quoi? Cela regroupe tout ce qui perturbe l'équilibre normal du corps au repos.

Pour bien faire, il faudrait réduire au maximum le stress dans la vie de nos enfants.

Evidemment, on ne peut pas enlever TOUT le stress, c'est impossible. Cela fait partie de l'apprentissage de la vie.

Heureusement, la nature étant bien faite, les enfants naissent avec une capacité naturelle à gérer leur stress: les pleurs et colères.

Ils peuvent également s'en libérer par la parole, le jeu symbolique et le rire.

En cas de stress quel qu'il soit, il faut savoir que l'enfant ne se sentira pas bien tant qu'il n'aura pas pu pleurer et hurler à son gré pour l'évacuer. C'est difficile pour nous parent de gérer cela, de le supporter, surtout après une journée de travail, quand nous aussi nous avons accumulé notre quota de stress.

Il est cependant important de répondre à l'enfant en pleurs et de ne surtout pas le rejeter.

Le punir provoque également un stress chez l'enfant, cela tend donc à aggraver la situation si votre petit est déjà en train de faire une colère.

Que faire alors?

Premièrement, éliminer ce qui provoque le stress autant que faire se peut.

Ensuite, si l'enfant sait parler, il faut l'écouter et accepter ses pleurs.

S'il ne sait pas encore s'exprimer, écouter simplement ses pleurs. 

Oui je sais, c'est plus facile à dire qu'à faire.

Vous pouvez également tenir votre enfant dans vos bras, s'il ne se débat pas comme un diable.

C'est important d'entendre leurs pleurs car ils ont besoin de se sentir aimés, peu importe leur humeur. Ils ont besoin de savoir qu'on les aime toujours, même s'ils sont "difficiles" (et là je rejoins ma copine Kali). Ils ont besoin de savoir qu'on les comprend (même si au fond de nous, on a parfois du mal à les comprendre).

Vous pouvez aussi énoncer oralement ce que vous pensez qu'il ressent, sans le juger. Mais c'est facultatif, surtout si vous n'êtes pas sûrs de la cause des pleurs. Justement, il pourrait alors avoir le sentiment de ne pas être compris!

L'enfant a parfois simplement besoin d'une présence réconfortante près de lui lors de ses pleurs.

Dans tous les cas, il ne faut pas les dissuader de pleurer.

Facile à dire je sais, surtout quand c'est en public...

Pourquoi surviennent subitement les colères?

En fait, l'enfant accumule le stress jusqu'à ce qu'il soit trop important pour lui, qu'il déborde et qu'il éprouve le besoin de se soulager.

C'est pour ça que parfois les pleurs peuvent paraître injustifiés. L'enfant peut pleurer pour une broutille mais en réalité c'est un stress qui date de plusieurs heures qu'il est en train d'évacuer.

Attention à ne pas céder à l'enfant qui pleure pour avoir tel jouet, un gâteau ou autre. Si le parent cède, il empêchera son enfant d'évacuer son stress et cela recommencera quelques heures plus tard.

Le mieux est donc de le laisser pleurer une bonne fois pour que le compteur soit remis à 0.

Parfois, ils cherchent un prétexte pour laisser éclater leur colère en provoquant les parents. A nous de mettre les limites, nos enfants en ont besoin!

Par contre, il est important de ne pas punir un enfant parce qu'il a fait une colère. Il doit pouvoir savoir qu'il a le droit d'évacuer les tensions, même si c'est dur pour nous de l'admettre.

C'est un besoin physiologique! 

Que faire une fois la crise passée?

Vous pouvez dialoguer avec votre enfant s'il sait déjà parler afin de savoir ce qui a causé autant de larmes. Mais les enfants ne réagissent pas comme nous.

Nous avons en général besoin de discuter de nos états d'âme, les enfants, eux, n'en ressentent pas systématiquement l'envie.

Nos émotions, nos souvenirs

Parfois, les pleurs de notre enfant réveillent en nous des émotions depuis bien longtemps enfouies. 

Vous pouvez pleurer avec votre enfant si vous en ressentez le besoin.

Ça m'est déjà arrivé. Ça soulage.

Cela signifie que vous avez vécu un "traumatisme" dans votre enfance que vous n'avez pas pu évacuer car vos parents vous interdisaient de pleurer. Occasion vous est alors donnée de vous en débarrasser.

Si vous doutez de mes propos...

Nous avons tous des stress en nous, des traumatismes liés à notre enfance. Nous avons perdu la capacité à évacuer nos tensions.

Pourquoi?

Car nos parents nous interdisaient de pleurer, cela ne se faisait pas. C'était mal. La colère était un comportement inacceptable.

En conclusion:

Il est bien difficile de faire face aux colères de nos enfants. Nos parents nous ont inculqué que c'était mal de pleurer, qu'il fallait se contrôler. Le souci c'est que cela engendre du stress que nous ne pouvons pas évacuer.
Pourquoi y a-t-il autant de gens dépressifs de nos jours?
Nous avons perdu notre capacité à extérioriser nos traumatismes.
Nos enfants savent comment faire, c'est ancré en eux.
Je pense qu'il faut essayer de voir les choses sous un autre angle afin de ne pas répéter les erreurs que nos parents ont commises avec nous.

Source:  Pleurs et colères des enfants et des bébés, une approche révolutionnaire - Aletha Solter


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